Quand le premier saké de la saison est enfin prêt, une vingtaine de jours après le début du processus, un prêtre shinto rend visite à la brasserie. Après une brève cérémonie, il bénit une boule d’aiguilles de cèdre fraîche, accrochée à l’entrée pour l’occasion. Elle signale l’arrivée du nouveau saké. Le couvercle du premier tonneau est fendu avec de petits maillets de bois. C’est le Kagami Biraki: « ouvrir le miroir ». S’ensuit une longue fête où les habitants du village sont conviés à déguster ce nouveau saké. On y mange des petits gâteaux à base de riz gluant, préparés à l’ancienne avec un maillet et un mortier. La femme du patron se charge de retourner la préparation brûlante entre deux coups de maillet. Le public lance des oh et des ah chaque fois que le maillet frôle un peu trop sa tête.